VSME : à quoi çà sert (vraiment) ?

Labels, référentiels, cadres, normes, guides… Depuis 2020, la RSE semble avoir donné naissance à une jungle d’outils, chacun promettant d’aider les entreprises à mieux se positionner sur les enjeux de durabilité. Pour les PME, cet écosystème devient vite illisible. Faut-il choisir un label sectoriel ? Se préparer aux normes européennes ESRS ? Adopter des référentiels internationaux ? Se conformer aux attentes des donneurs d’ordre ?

Le reporting VSME* définit par l’EFRAG est un cadre VOLONTAIRE.

Dans ce foisonnement, beaucoup de dirigeants expriment la même difficulté : comment s’y retrouver sans se perdre ?
👉 Comment éviter d’empiler les démarches sans cohérence ?
👉 Comment transformer la RSE en véritable levier stratégique — et pas en suite de cases à cocher ?

Et surtout : comment anticiper ce qui se prépare à l’échelle européenne, où l’on sent bien que la standardisation du reporting de durabilité est en marche, quel que soit la taille ou le statut de l’entreprise.

C’est dans ce contexte qu’émerge la VSME — Voluntary Sustainability disclosure for Micro and Medium Enterprises, encore peu connue mais au cœur des réflexions européennes.
Ni un label, ni un simple guide, la VSME propose un cadre volontaire pour structurer la stratégie, le dialogue avec les parties prenantes… et se préparer aux futures exigences de transparence.

Mais est-ce un outil de plus, ou bien une occasion de prendre de l’avance ?
Tentons d’y voir clair.

1️ Qu’est-ce qu’une démarche VSME ?

Le cadre VSME (Voluntary Sustainable Medium Enterprises) s’adresse à des entreprises de taille moyenne qui s’engagent volontairement dans une démarche de durabilité, sans y être contraintes par la réglementation.

  • Voluntary : l’entreprise n’est pas soumise aux obligations légales type CSRD, mais décide d’agir.
  • Sustainable : elle adopte des pratiques responsables (environnement, social, gouvernance).
  • Medium Enterprises : cible des entreprises de taille moyenne (au sens européen : < 250 salariés ou CA < 50M€).

👉 L’idée : dépasser la logique de conformité pour se positionner en acteur proactif de la transition.

2️⃣ Pour qui ?

  • PME en croissance qui anticipent leur passage sous seuil CSRD ou souhaitent se différencier.
  • Entreprises familiales attachées à leur territoire, qui veulent valoriser leur ancrage local.
  • ETI en veille marché qui souhaitent répondre aux attentes de leurs clients grands comptes.
  • PME du BtoB intégrées dans des chaînes de valeur exigeantes (ex. : textile, agro, construction, métallurgie).
  • Startups “post-seed” qui cherchent à crédibiliser leur modèle auprès des investisseurs impact.

3️⃣ Pourquoi adopter la posture VSME ? Les arguments sont identiques à tous les labels et certifications

  • 🏷️ Avantage compétitif : répondre à des appels d’offres, intégrer des filières responsables.
  • 🔄 Accès au financement durable : banques et fonds privilégiant les entreprises avec une démarche RSE structurée
  • 🤝 Fidélisation des talents : attractivité RH accrue.
  • 🔍 Préparation aux futures régulations : pas de rattrapage à faire.
  • 💡 Capacité d’innovation : la durabilité stimule de nouveaux modèles d’affaires.
  • 🔹 Capacité de construire de la collecte de data 

4️⃣ Comment se lancer ?

Pas besoin d’une “big stratégie” immédiate, mais d’un parcours structuré :

  • 1. Utiliser vos démarches actuelles de diagnostic volontaire : via des référentiels simples (ex. B Corp, EcoVadis, SDG Action Manager) ou via votre cadre HQSE 
  • 2. Engager vos parties prenantes : salariés, clients, fournisseurs.
  • 3. Commencer votre feuille de route RSE réaliste, avec des actions courtes et des objectifs clairs.
  • 4. Démarrer un Reporting simplifié : publier un “rapport de durabilité volontaire” adapté à la taille de l’entreprise.
  • 5. Construire une Revue annuelle & ses collectes data.

5️⃣ Quels outils ? partir de vos démarches initiales, notamment HQSE et/ou :

  • 🔹 Labels légers : PME+, Lucie 26000, SDG Action Manager
  • 🔹 Plateformes d’évaluation : EcoVadis, B Impact Assessment
  • 🔹 Outils sectoriels : Envol (environnement), Label Numérique Responsable

Conclusion

La VSME, ce n’est pas un statut officiel, c’est anticiper que ce cadre volontaire va devenir une norme de reporting.
Nous en sommes donc au début des efforts de structuration de la démarche de reporting ESG pour simplifier les contraintes et surtout éviter que les parties prenantes reçoivent 50 000 reporting et indicateurs.

Le webinaire du 22 juillet vous propose d’aborder ces sujets sans « prendre parti » pour tel ou tel cadre volontaire.

* Référence :

https://www.efrag.org/en/projects/voluntary-reporting-standard-for-smes-vsme/concluded