Pourquoi j’ai investi dans les quotas carbone (et ce que j’en ai appris)

🎯 Le grand public n’a jamais vraiment compris les marchés de quotas carbone. Et pour cause : ils sont souvent instrumentalisés dans le débat politique comme déclencheurs de « hausse des prix » – carburant, chauffage, alimentation. Oui, ils ont un effet prix. Mais il s’inscrit dans une trajectoire de rarefaction des énergies fossiles et dans l’urgence de réduire massivement nos émissions de GES.

🔍 Pourtant, le marché carbone européen ETS1, mis en place en 2005, fonctionne plutôt bien :

  • Entre 2005 et 2021, les émissions des secteurs couverts (industrie lourde, électricité, aviation intra-UE) ont chuté de plus de 40 %.
  • Il a envoyé un signal-prix clair aux entreprises, qui ont investi dans l’efficacité énergétique.
  • Et grâce aux enchères de quotas, les États ont levé des milliards d’euros pour financer la transition énergétique (fonds pour l’innovation, modernisation, etc.).

🔧 Mais tout cela est peu relayé. Ni dans les débats politiques, ni dans les médias grand public.

💡 De l’analyse au portefeuille

J’ai commencé à m’intéresser à ce marché comme investisseuse fin 2024, convaincue que les actifs liés à la décarbonation auront un rôle croissant dans les allocations long terme.

👉 J’ai investi dans des quotas carbone EUAs autour de 64 €/t sur la plateforme Homaio (que je vous recommande !). Aujourd’hui, ma stratégie repose sur :

  • Une prise partielle de bénéfices à 75 €, pour sécuriser une partie de la plus-value,
  • Une recharge tactique ultérieure à 90 € (si on atteint ces niveaux d’ici fin 2025), en anticipation d’un point d’accélération structurel du marché,
  • Un horizon cible long terme autour de 150–180 €/t, niveau à partir duquel mon capital initial serait multiplié par deux.

J’ai modélisé différents scénarios de valorisation (volumes restants × prix futurs) pour mieux calibrer mes arbitrages. Le marché ETS est technique, mais il gagne à être compris aussi comme un actif financier de long terme.

⚠️ Un actif aussi volatil que régulé

Le marché du carbone n’est pas linéaire. Il est réservé à des investisseurs avertis, dans un souci de diversification et reste exposé à une forte volatilité, car son prix dépend :

  • de la conjoncture économique,
  • de décisions politiques européennes (réserve de stabilité, calendrier d’enchères…),
  • et bientôt du comportement des ménages, avec l’arrivée d’ETS2.

👉 En 2023, le prix est passé de 100 € à 60 € en quelques mois. Ce n’est pas un actif passif, il demande une lecture macro, une capacité d’attente, voire de renforcement stratégique. Mais pour qui vise le long terme, cette volatilité peut devenir une opportunité d’entrée ou d’ajustement.

🚀 En 2027 (ou dès 2025), un nouveau marché carbone européen ETS2 verra le jour. Il couvrira :

  • Le chauffage des bâtiments résidentiels et tertiaires,
  • Les transports routiers (carburants),
  • Certaines petites industries.

Ce nouveau marché va élargir la tarification carbone au quotidien. Il pose des défis d’acceptabilité sociale, mais aussi des opportunités nouvelles de transition et d’investissement.

🤝 Et vous ? Avez-vous déjà envisagé le carbone comme un actif ? Comment voyez-vous l’extension de la tarification carbone à de nouveaux secteurs ?Curieuse de lire vos retours et n’hésitez pas à contacter Siptene Pirbay de ma part !